par Hazar Gharbi, Université Aix-Marseille, Centre Interdisciplinaire d’Étude des Littératures d’Aix-Marseille
Aix-Marseille Université en cotutelle avec l’Université de Sfax, sous la direction de M. Jousset et de M. Trabelsi
Éditions Elkehina
Style et ethos dans « Papiers collés » de Georges Perros : étude stylistique
La notion d’ethos a été l’objet de plusieurs recherches entamées depuis Aristote et continuées jusqu’à nos jours. Cette notion induit que toute œuvre littéraire possède un ethos auctorial particulier. Ce dernier nous renvoie incessamment à l’action d’un sujet scripteur ayant et projetant une image de soi avec laquelle le lecteur interagit. Cette image de soi véhiculée par l’auteur apparait essentiellement dans l’œuvre à travers le lexique, les opérations logiques, les thèmes, les prises de position, le ton, le style, etc. On parle dans ce cas d’un ethos discursif qui représente le résultat de l’énonciation et qui se dégage à partir d’un corpus écrit, peint, sculpté ou chanté. L’ethos constitue donc une construction que le lecteur se fait à partir d’indices énonciatifs donnés. . Cependant cet ethos recourt souvent à des représentations qui sont antérieures à l’énonciation dont le locuteur est conscient ou non. Ces représentations ou cet ethos préalable participe à la construction de l’ethos auctorial de la part du leteur. A ce niveau là les Papiers Collés I, II et III de Georges Perros constituent par leur appartenance au fragmentaire une » non-œuvre « , s’inscrivent dans le cadre des œuvres inclassables. Georges Perros a choisi la note comme type d’écriture. Celle-ci se caractérise par sa nature concise, irraisonnée, fugace et relève d’un trait d’esprit momentané. Ce type d’écriture est révélateur d’un ethos auctorial particulier qui ne se conforme pas aux valeurs qu’affirme normalement un éthos, c’est-à-dire, la bienveillance, la franchise, la modestie qui sont les composantes de base de l’ethos selon les rhétoriciens afin de rendre celui qui parle digne de foi.